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http://hdl.handle.net/2078.1/235093

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Le label pour le bain Patrimonialisation par l’usage dans un grand ensemble d’habitations collectives à Toulouse

Abstract

Les grands ensembles d’habitations collectives sont loin de répondre aux canons des architectures remarquables dignes de la patrimonialisation1. Les habitants mais les spécialistes également n’y retrouvent que rarement, sinon des actes de bravoure, une esthétique à part entière. Tous tardent à reconnaître des espaces paysagés de qualité, des équipements au rayonnement métropolitain. La valeur d’usage peine à se mesurer aux valeurs plus traditionnelles d’histoire, d’art et mémorielle. Pourtant, les équipements et les « espaces libres »2 du grand ensemble sont souvent supports et vecteurs de pratiques originales, foyers de mixité et de cohésion sociale. Les habitants du grand ensemble Ancely3 à Toulouse l’ont bien compris. Si la Mairie s’obstine à vouloir condamner la piscine du grand ensemble, c’en est fini de « ce lieu de sport, de fraicheur et de convivialité »4 unique dans le quartier, et la porte ouverte à d’autres pratiques moins heureuses et des dégradations. La décision est encore moins compréhensible du fait : - du lancement en 2017 du Plan Piscine5 par la métropole toulousaine qui s’engage jusqu’en 2025 à rénover et adapter les bassins existants de la ville ; - de l’inscription de la piscine et de la pratique du bain sur le site dans une tradition vieille de plus de 2000 ans6. A travers le récit de l’engagement des habitants de ce grand ensemble pour sauver leur piscine, valoriser leur cadre de vie et maintenir ainsi une diversité d’usages et sociale -dépôt en 2016 d’une demande de labellisation du grand ensemble à la DRAC-, cette communication entend questionner le poids des usages dans la reconnaissance patrimoniale des grands ensembles et plus largement les enjeux et les conditions de leur patrimonialisation. Dans un premier temps, nous restituons les faits successifs de l’action militante des habitants pour la sauvegarde de leur piscine, action dynamisée par les décisions des pouvoirs publics, dans un contexte socio-démographique et urbanistique mouvant7 mettant en danger l’idée de communauté et la qualité de vie au sein du grand ensemble. Ce qui nous amène à questionner, dans un second temps, l’objet de cette patrimonialisation : derrière le combat pour la piscine, est-ce l’objet architectural –dans ses différentes versions entre avant-projet d’un centre nautique et infrastructure réalisée de manière incomplète8-, la pratique du bain ou le terrain d’un entre-soi que l’on souhaite maintenir ? Les vecteurs de communication utilisés par les habitants, dessins d’enfants, affiches, site internet, articles dans la presse servent de base à cette analyse, les choix des supports et des contenus n’étant pas anodins. Pour finir, nous observons que le processus de patrimonialisation cristallise le débat au travers de différents groupes d’acteurs9, identifiables par un système de valeurs et des enjeux propres, un engagement pour la reconnaissance, la protection, la transformation ou le rejet de la patrimonialisation et de ses objets. Au milieu des positions extrêmes portées par la copropriété et la mairie, quel rôle et quelle place pour l’architecte-enseignant-chercheur ?

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