Article
French
ID: <
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Abstract
Comme l’a rappelé Oleg Grabar, « l’étude des arts musulmans est […] une création occidentale du xixesiècle européen ». On souhaiterait ici illustrer ce constat en s’attachant à quelques interprétations constitutives d’une telle « création », notamment en France, au moment où les premières expositions, à partir de 1867, développent l’intérêt pour « l’art oriental ». Le discours est tributaire d’une culture visuelle convoquant des références variées à l’histoire de l’art occidental, dont la proximité est recherchée, par exemple, dans l’étude des filiations vénitiennes ou dans la question de la représentation figurée, qui suscite différents débats. L’étude des arts de l’islam se construit alors également sur une certaine vision de l’Orient, enrichie par la littérature et la peinture contemporaines, qui renvoie aussi bien à l’histoire des croisades, au despotisme oriental ou aux Mille et Une Nuits. Les limites de ces interprétations, mariant la proximité et l’éloignement, n’échappent pas à ceux qui sollicitent dès la fin du xixesiècle la participation accrue des connaisseurs du monde musulman.