Article
Spanish, French, Other, Portuguese
ID: <
oai:doaj.org/article:449aa0e3f957403a99e29973416adfd4>
·
DOI: <
10.4000/e-spania.20900>
Abstract
À travers quelques sources arabes et castillanes, nous tenterons d’analyser le rôle joué par le vizir de Grenade Ibn al-Khaṭīb, en tant que conseiller de Pierre Ier de Castille, ainsi que l’instrumentalisation qui est faite du personnage du conseiller maure par la propagande trastamare.Dans les deux cas, le conseil n’a pas véritablement pour but d’aider le roi à renforcer son pouvoir, il fait plutôt partie d’une stratégie destinée à servir le parti qui se range derrière la figure du conseiller. Dans les sources arabes, il s’agit soit d’un stratagème visant à maintenir la guerre civile en Castille afin qu’elle profite aux musulmans, soit de donner une leçon au roi chrétien qui se plaint de son homologue maghrébin. Dans les sources castillanes, les supposés conseils sont en réalité un moyen de dénoncer la manière de gouverner du roi légitime et de le discréditer.En outre, la version de la première lettre du Maure de Grenade qui se trouve dans le Ms. Esp. 216 de Paris, est d’un grand intérêt puisqu’elle comporte de nombreuses références à la culture politique chrétienne et islamique. Il s’agit là d’une sorte de synthèse des deux traditions des miroirs des princes. Mais l’acculturation de certaines références ainsi que le calque de structures arabes confèrent à ce document un caractère hybride qui soulève de nombreuses interrogations.