Book
French
ID: <
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Abstract
La septième livraison de la série romanesque de Krikor Beledian a pour titre Shrjum, ce qui peut se traduire de diverses façons : Retour, Retournement, Volte-face, Renversement, ou même Révolution, avec toute la multivocité que comporte ce dernier mot en français. Avec cette septième livraison, l’auteur aussi donne un titre général à la série, un titre qui consonne étrangement avec celui du septième volume : Gisheradarts, soit : « Retour nocturne ». De plus, la série reçoit pour la première fois une caractérisation de genre, alors que les six premiers volumes ne comportaient pas de telle caractérisation. On sait maintenant que ce sont des « récits ». Il faut donc se demander si le « retournement » ou la « révolution » dont il est question ici ne concernent pas, précisément, cette caractérisation de genre. Il s’agirait dès lors d’une auto-interprétation de l’auteur, qui revient sur l’ensemble de son œuvre romanesque et la ré-interprète de l’intérieur. La révolution dont il est peut-être question serait dès lors celle du roman, quand celui-ci (en tant que genre) est pénétré de l’intérieur, colonisé, subverti et corrompu par ce qu’on appelle le « témoignage ». D’où la grande interrogation sur les rapports entre l’autobiographie et la subversion romanesque par le témoignage. Enfin, il est clair que le roman comporte aussi une réflexion sur l’Éternel retour cher à Nietzsche. Tous ces éléments devaient être brassés ensemble.